Annonciade à Monaco : comment un club de barbouze a détourné plusieurs centaines de millions d'euros
Patrice Pastor, est l’un des hommes d’affaires les plus riches de Monaco et l’un des plus grands investisseurs immobiliers monégasque. Héritier d’une grande famille monégasque, il est connu notamment pour ses relations controversées avec l’homme d’affaires Kazakhstanais, Bulat Utemuratov, lui permettant d’investir dans des projets immobiliers avec des liquidités d’origines douteuses. Cependant, il semblerait que Patrice Pastor, ne soit pas celui ayant le plus à craindre.
A Monaco, il est des activités qui ne font guère bon ménage. Suite à un leak d’une centaine de documents sur le site dossiers-du-rocher.com, l’utilisation abusive de la fonction publique à des fins personnelles semble être une pratique courante ces dernières années. En effet, l’Etat monégasque a été le fief d’un petit groupe de personnes sans scrupule qui n’hésitent pas à prendre en otage les intérêts de l’État au profit de leurs propres ambitions. Il s’agit d’un certain nombre de personnalités de haut rang qui opèrent dans l’ombre et qui se réclament eux-mêmes d’un club dont font partie Didier Linotte, Président du Tribunal Suprême, Maitre Thierry Lacoste, avocat reconnu en particulier pour sa proximité avec les célébrités du petit et grand écran. Des leurs, également, le ministre Laurent Anselmi, et l’un des experts comptables les plus en vogue de la côte monégasque, Claude Palmero.
L’influence qu’ils exercent en raison de leur statut social leur a permis notamment de soutirer des fonds publics à leur propre profit. Des centaines de millions d’euros ont été illégalement empochés au travers différentes opérations immobilière dont la dernière en date est connue sous le nom d’Esplanade des Pêcheurs pour laquelle le groupe a utilisé le promoteur Antonio Caroli. Ce groupe initie sous un ancien ministre d’Etat Michel Roger qui a pendant longtemps opéré sur le territoire monégasque sans être inquiété dû à l’extrême précaution de ses membres. Les réunions douteuses se sont multipliées en toute clandestinité et de façon très régulière à Monaco, Nice ou encore Paris. Chacune de ces entrevues constitue une occasion pour traiter d’un sujet et ainsi déboucher sur des positions, voire des actions coordonnées nuisibles d’une manière ou d’une autre aux intérêts publics.
Par ailleurs, sur le projet Annonciade 2, (voir les documents ci-dessous), le projet immobilier étant estimé à 3 milliard d’euro mais pouvant recevoir près de 13 milliards d’investissement publique, générant près de 10 milliards de fonds direct dans les poches des membres du club.
Ce « club de barbouzes » a toutes les caractéristiques d’une bande bien organisée au pouvoir grandissant. Il scrute soigneusement l’actualité, ce qui lui permet de manipuler le cours des évènements et de les tourner à son avantage, dans un mépris total de la loi. Le trafic d’influence n’échappe pas à cette équation, échangeant faveur et autre demande. Un des membres du groupe, Didier Linotte, ayant pour ambition de conserver son titre de président du Tribunal Suprême dont il en a la fonction depuis plusieurs années. Il est prouvé qu’il a utilisé ce groupe pour exercer une certaine pression sur des décideurs au sommet de l’État. À l’heure qu’il est, les documents en notre possession nous permettent d’affirmer qu’il s’agit d’une affaire de chantage, de pots-de-vin, et de favoritisme en échange de biens indus et défaveurs. Ce qui est sûr, c’est que la corruption a atteint des niveaux critiques impliquant des fonctionnaires de l’État ainsi que des figures de l’élite politique et administrative. Une enquête a été diligentée et des acteurs de cette machination ont été mis sur écoute, ce qui a révélé l’existence d’un conflit d'intérêts dans ces dossiers. La justice n’est pas épargnée.
A titre d’exemple dans le dossier de l’Esplanade des Pécheurs, des preuves ont pu être recueillies indiquant qu’à l’évidence, des indices et des informations étaient échanges entre les membres du groupe, suppose être des parties adverses, au moment même où l'affaire était encore dans les mains du juge. Des contacts fréquents ont été découverts, non seulement entre le plaintif et les défendeurs, mais aussi avec le president du Triibunal avec qui il s’avère qu’ils entretiennent une grande et fidele amitié. Cela signifie que les autorités judiciaires ne se sont visiblement résolues à prendre à bras le corps le phénomène de la corruption, encore moins quand il s’agit de mettre en cause des personnalités influentes.
Cela dit, cela explique pourquoi plusieurs questions restent en suspens dans ces affaires. L’influence exercée par le groupe est si importante qu’elle a affaibli l’efficacité des institutions. Il est grand temps que le contribuable demande des comptes et que les membres de ce club soient immédiatement relevés de leurs fonctions afin qu’une enquête la plus juste possible puisse démarrer.